Une nouvelle intégrale des sonates de Beethoven parue chez Evidence réunissait Tedi Papavrami et François-Frédéric Guy. Magistrale rencontre de deux artistes en pleine maturité – impressionnante de puissance expressive et de splendeur sonore – que le Festival de Melle se propose de rééditer lors du concert d’ouverture, vendredi 14 juin 2019 à 21h00.
Tedi Papavrami surprend depuis des dizaines d’années le milieu de la musique classique. Ce musicien virtuose et prodige donnait des récitals alors qu’il était à peine adolescent, et éblouissait déjà les professionnels de la musique par sa technique. Né en Albanie, il arrive en France très jeune, et se prend d’admiration pour la culture française. Son exploration boulimique de la littérature, à travers des auteurs comme Kafka, Proust, Flaubert ou Dostoïevski lui permettait très tôt de se créer une solide culture et de joindre dès lors la passion de la plume à celle de la musique. Car en plus d’être un violoniste hors pair, Tedi Papavrami est un homme de lettre. Depuis les années 2000, il s’est attaché à la traduction en français de l’œuvre d’Ismail Kadaré, auteur de classiques comme Le Palais des Rêves.
Le violon est quant à lui sa seconde nature. Fils d’un professeur de violon, Tedi Papavrami étudie l’instrument depuis ses cinq ans. A huit ans, il joue pour la première fois en public, interprétant les Airs bohémiens de Sarasate, avec l’Orchestre Philharmonique de Tirana. Invité en France par Alain Marion, célèbre flûtiste, Tedi Papavrami y reçoit les enseignements de Pierre Amoyal. Le jeune violoniste apparaîtra dès lors régulièrement en concert. Par la suite, c’est en France qu’il débutera sa carrière, après avoir fui le régime communiste albanais avec sa famille, expérience dont il témoigne dans un film bouleversant : Fugue pour Violon Seul. Aujourd’hui, Tedi Papavrami est un soliste reconnu, ainsi qu’un grand professeur qui exerce au Conservatoire de Genève depuis 2008.
Tedi Papavrami s’intéresse également à la transcription d’œuvres initialement non prévues pour le violon. En 2010, son disque Bach/Bartòk est salué par un Diapason d’or. Artiste sensible et intègre, ajoutant à son arc et toujours avec brio de multiples cordes, musique, littérature et aussi cinéma : il a joué le rôle de Danceny dans Les liaisons dangereuses réalisées par Josée Dayan avec Catherine Deneuve, Rupert Everet.
François-Frédéric Guy est considéré comme un spécialiste du répertoire romantique allemand et en particulier de Beethoven. Outre l’enregistrement des dix sonates pour violon et piano avec Tedi Papavrami publié en octobre 2017, il a également enregistré les trente‐deux sonates qu’il donne en concert depuis 2008, l’intégrale de la musique pour violoncelle et piano avec Xavier Phillips, ainsi que les cinq concertos avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Philippe Jordan.

Il mène une carrière internationale aux côtés des plus grands chefs avec des orchestres prestigieux comme les Wiener Symphoniker, ou le Philharmonia Orchestra à Londres. Tout aussi curieux de la musique de son temps, il se produit dans les plus importants festivals de création et se fait l’interprète de Hugues Dufourt, Bruno Mantovani, Marc Monnet, Christian Lauba ou Tristan Murail. Son enregistrement à deux pianos avec Jean‐Efflam Bavouzet (Bartók, Debussy, Stravinsky) était accueilli avec grand enthousiasme par la presse internationale, et choisi par le Sunday Times parmi les 100 meilleurs enregistrements de l’année 2015.
Après son Beethoven Project, il commence en 2016 un Brahms Project conçu avant tout comme un dictionnaire amoureux du compositeur et non pas comme une intégrale. Naturellement articulé autour du piano, véritable dénominateur commun d’un parcours original, il associe la musique de chambre, le lied, les concertos et le piano solo. Son disque consacré aux 3 Sonates pour piano a reçu un accueil international enthousiaste. En mars 2017, il fait ses débuts de chef d’orchestre en dirigeant l’Orchestre de Chambre de Paris au Théâtre des Champs‐Elysées avec la 5ème Symphonie de Beethoven. Il dirige depuis lors plusieurs formations dont l’Orchestre National des Pays de Loire, l’Orchestre de Chambre de Paris au Théâtre des Champs‐Élysées – avec lequel sera enregistré un disque Mozart – et le Sinfonia Varsovia au Printemps des Arts de Monaco avec lequel il enregistre l’intégrale des concerts de Beethoven dirigée du clavier.
En 2018‐2019, il poursuit son intégrale des 32 Sonates pour piano de Beethoven à Seoul, donne l’intégrale pour violoncelle et piano avec Xavier Phillips à Tokyo où il joue également les 32 Sonates. Il se produit en récital et avec orchestre en tournée en Asie et dans la plupart des pays d’Europe. Le 18 janvier 2020, François‐Frédéric ouvrira les festivités parisiennes de l’année Beethoven en donnant au Théâtre des Champs‐Élysées l’intégrale des Concertos dirigés du clavier avec l’Orchestre de Chambre de Paris.
Programme
Wolfgang Amadeus Mozart
Sonate en si bémol majeur KV 454
Claude Debussy
Sonate pour violon et piano
Ludwig Von Beethoven
Sonate à Kreutzer, n°9 en la majeur opus 47
Quelques ressources Internet…




